Mardi 23 septembre 2014
Compte-rendu
de l'audience FSU avec Mme le Recteur
FORMATION DES
STAGIAIRES :
DES
ÉCLAIRCISSEMENTS ET DES OUVERTURES
Suite à notre demande, une audience avec Mme le Recteur a eu lieu le
mardi 23 septembre de 14h à 16h au rectorat, sur la question de la formation
des stagiaires (en particulier les parcours adaptés pour les stagiaires à
mi-temps déjà titulaires ou dispensés d'un M2). Vous en trouverez ci-dessous un
compte-rendu détaillé.
La FSU et l'ensemble de ses syndicats enseignants (SNES, SNUipp, SNEP, SNUEP, SNESup) y
ont porté leurs revendications, ainsi que la parole et le fort mécontentement
des stagiaires en cette rentrée.
Des éclaircissements importants
ont été apportés par Mme le Recteur, et des ouvertures obtenues, sur la
validation du parcours, le volume du mémoire, les obligations dans le 1er
degré, les certifications.
Ce dossier est un combat que la FSU et ses syndicats mènent depuis des
années, à tous les niveaux.
L'accueil particulièrement difficile fait aux stagiaires du 2nd degré
cette année a conduit nombre d'entre eux à se rapprocher du SNES-FSU, dès les
résultats des concours, pour le suivi de leur affectation inter et
intra-académique, puis depuis la rentrée pour tout ce qui touche à
l'installation dans les établissements et à la formation.
Le SNES-FSU accompagne les stagiaires dans tous les aspects de leur
entrée dans le métier. Sa force est le produit de sa représentativité, de son
expertise et de sa connaissance des situations collectives et individuelles,
reconnues par l'administration, de sa
présence dans tous les établissements et de sa force de mobilisation.
Les progrès entérinés lors de
l'audience sont le fruit des actions mises en place collectivement depuis la
rentrée : échanges, retours et témoignages de nombreux stagiaires, interventions
multiples t répétées du SNES-FSU auprès du rectorat et du ministère, conférence
de presse, signature massive de la pétition FSU (près de la moitié des
stagiaires en moins d'une semaine). C'est cette forme d'action, cette
construction du rapport de force, ce syndicalisme que le SNES-FSU porte :
engagé, en lien constant avec les personnels, combatif et efficace.
Nous tenons des permanences chaque jour dans nos sections
départementales et académique et toutes les semaines à l'ESPE (mardi et/ou
jeudi midi).N'hésitez pas à venir nous y rencontrer.
Prochaine
permanence à l'ESPE : jeudi 25 septembre de 12h à 14h.
Présents
:
Rectorat
: Mme le Recteur ; M. Rosenzweig, délégué académique à la pédagogie ; Mme
Chabot, chef du SCPE (Service Commun des Personnels Enseignants)
FSU
: Florence Denjean-Daga (SNES), Bertrand Humeau (SNES), Isabelle Aliaga (SNESup), Patrick Bassis (SNEP),
Olivier Gibergues (SNUipp),
Manu Caneri (SNUEP)
Après
avoir rappelé les difficultés d'affectation des stagiaires cette année, nous
abordons la question de la formation, objet principal de notre demande
d'audience. Avant tout, nous insistons sur la charge de travail importante
imposée à tous les stagiaires, compte-tenu de leur quotité de service en
responsabilité (mi-temps ou plein temps), du volume de la formation à suivre,
et, pour beaucoup, des contraintes de déplacement.
Nous
faisons état du grand désarroi, de la désillusion, voire du découragement, de
nombre de nos collègues qui abordent le métier dans des conditions
particulièrement compliquées :
conditions d'exercice difficiles dans les établissements, et
injonctions, ordres et contrordres du côté de l'ESPE ! D'où un flou total sur
les procédures administratives à suivre, le contenu de la formation, le
calendrier, les certifications, etc… Nous évoquons l'infantilisation subie par
les stagiaires lors des échanges (directs, ou par mail) avec des formateurs, certains responsables de formation et des
personnels administratifs. Les seuls lieux où ils sont réellement reconnus
comme enseignants sont finalement les établissements scolaires auprès de leurs
élèves et de de leurs collègues.
Pour les collègues
déjà détenteurs ou dispensés d'un M2, nous dénonçons
l'absence de cadrage national concernant la définition des parcours de
formation adaptés, et l'absence d'harmonisation académique entre les
différentes disciplines : les informations diffèrent voire se contredisent
d'une discipline à l'autre !
Sur ce parcours adapté, nous rappelons
nos revendications et les attentes des stagiaires : un contenu centré sur les
modules exclusivement "professionnels" et qui évite les redites par
rapport aux formations antérieures des lauréats ; une validation du stage
indépendante de la validation du M2-MEEF (non exigible réglementairement) ; le
refus d'un mémoire professionnel lourd et chronophage, que les détenteurs d'un
M2 ont déjà réalisé !
Nous
insistons sur la demande de tous les stagiaires de suivre une formation qui
complète leur cursus disciplinaire, et qui soit axée sur les nécessaires acquis
professionnels. Nous citons de nombreux témoignages ou extraits de mails
montrant la pression exercée sur les collègues pour une inscription en M2-MEEF,
et le chantage à la titularisation subi par certains stagiaires.
Mme
le Recteur commence son intervention en insistant sur son entière mobilisation
pour la mise en place de l'ESPE, et plus généralement pour la formation
initiale et continue des enseignants, en collaboration avec M. Iung, directeur de l'ESPE, et de M. Rosenzweig, délégué
académique à la pédagogie.
Elle
précise l'importance des dispositifs de formation à mettre en place,
compte-tenu du nombre important de stagiaires cette année (900 dans le 1er
degré, 640 dans le 2nd degré).
Chaque
parcours de formation disciplinaire (29 au total) est représenté par un
responsable du parcours + 1 IPR référent, chargés d'organiser les formations,
et, pour chaque stagiaire devant bénéficier d'un parcours adapté, de faire des
propositions à la commission académique qui se réunira le 29 septembre.
Elle
fixe les objectifs généraux de toute formation professionnelle :
-
pédagogie/didactique
- enseignement
disciplinaire
- langues, usages du
numériques (modules à usages institutionnels, exclusivement dispensés par la
DAFPEN
ainsi
que ceux du mémoire professionnel : production encadrée, universitaire, adossée
à la recherche, débouchant sur une certification Bac+5.
En
ce qui concerne les stagiaires à mi-temps ayant une "obligation de
formation", Mme le Recteur différentie 3 catégories concernées par la mise
en place de parcours de formation adaptés :
-
les stagiaires déjà titulaires d'un M2 de recherche (disciplinaire) ou doctorat
-
les stagiaires dispensés de M2
-
les stagiaires détenant un M2-MEF ancienne maquette
Pour le 1er groupe les
parcours adaptés comprendront :
-
modules de pédagogie/didactique du M2-MEEF
-
mémoire
Pour le 2e groupe :
-
inscription en DU (ou M2 MEEF si VAE permettant la validation d'un M1)
-
suivi de formation selon des modules adossés au M2-MEEF
-
mémoire
Pour le 3e groupe :
-
modules de pédagogie/didactique du M2-MEEF
-
au cas par cas, en accord avec les stagiaires, formation DAFPEN sur usage du numérique ou (exclusif) langues
-
selon préconisations de la commission, mémoire qui reprend et approfondit celui
réalisé lors du M2-MEF déjà acquis
Les
responsables de parcours de formation devront faire des propositions à la
commission académique dans ce cadre défini par Mme le Recteur.
Nous
replaçons l'obligation de formation dans le contexte actuel du stage : les
conditions difficiles d'enseignement dans les établissements avec des effectifs
lourds dans les classes et le temps important et nécessaire pour les
préparations des cours.
Nous
demandons alors des précisions sur la procédure de validation des parcours
adaptés.
Réponse
de Mme le Recteur : seront pris en compte par le directeur de l'ESPE (dont
l'avis est requis pour la titularisation) : l'assiduité aux modules de
formation définis par la commission et, bien qu'aucune "obligation de
résultats" ne soit exigée, la participation aux examens.
Nous
contestons ce dernier point et pointons son incohérence.
Mme le Recteur entend
nos arguments et s'engage à discuter de cette question avec l'ESPE.
Nous
revenons sur le mémoire, qui cristallise légitimement l'inquiétude des
stagiaires qui connaissent la somme de travail qu'il nécessite. Mme le Recteur
précise qu'en tant qu'employeur, elle ne transigera pas sur la production du
mémoire dans le cadre de la titularisation, mais qu'il s'agit d'une production "courte", et
"de qualité". Nous insistons pour préciser le volume attendu. Mme le Recteur
le fixe à 30 pages maximum.
Pour
le 1er degré, nous intervenons sur une spécificité de leur service
qui comprend des APC et des animations pédagogiques. Pour les stagiaires à mi
temps, de grandes disparités suivant les départements voire les
circonscriptions, se sont faits jour : pour le suivi de l'APC, entre 0 et
36h (!) annuelles,
et pour les animations pédagogiques. Nous avons demandé à ce qu'aucune heure ne
soit imposée aux stagiaires. Concernant l'APC, Mme le Recteur tranche sur une
obligation au prorata du service (soit 18h pour les stagiaires à mi-temps).
Pour ce qui est des animations pédagogiques, Mme le Recteur reconnaît qu'elles
peuvent être redondantes avec la formation et propose de ne pas les imposer aux
stagiaires.
Nous
développons les exemples de témoignages de stagiaires et de mails reçus par des
formateurs et/ou des responsables de parcours, et dénonçons la façon dont sont
considérés les stagiaires. Mme le Recteur reconnaît que le ton adopté n'est pas
celui qui sied à l'échange entre des collègues en formation et des représentants
de l'institution. Elle semble même surprise par certains propos.
Points
divers :
-
précision de Mme le Recteur : l'inscription en M2-MEEF est une inscription
administrative à l'ESPE : elle
n'a pas pour objet d'exiger la validation d'un diplôme non requis mais elle est
obligatoire pour être considérée comme fonctionnaire stagiaire. Pour ceux qui ne seraient pas titulaires d'un M1,
l'inscription se fait à un DU (si la validation du parcours antérieur ne
leur permet pas d'obtenir une équivalence pour un M1) : signaler à Mme Chabot,
chef du SCPE au Rectorat, tout problème lié à cette inscription, il va de soi
que l'on ne peut pas demander à ces collègues stagiaires de reporter leur stage
pour absence de M1.
-
devant notre insistance sur la lourde charge de travail que requièrent le stage
en responsabilité et la formation, Mme
le Recteur précise qu'elle ne souhaite pas "charger la barque", et
que la formation doit être centrée sur les "essentiels".
-
l'inscription
au CLES ou au C2I2E n'est pas une obligation !
-
visite médicale avant le 30 septembre : nous demandons la raison d'un délai si
court et quasi intenable. Réponse de Mme Chabot : pour pouvoir mettre en
paiement les honoraires des médecins avant la clôture des crédits 2014 !