Les contrats d’objectifs des EPLE : véritables outils de casse de l’Éducation nationale au profit d’une autonomie renforcée et d’une nouvelle étape de décentralisation.
Le SNES a toujours porté une analyse critique vis-à-vis des contrats d’objectifs que l’administration a souvent imposés au vote des Conseils d’Administration sans que leur contenu n’ait pu être, même en partie, négocié. Ces contrats d’objectifs ont été des outils pour faire passer des objectifs de politiques éducatives nationale et académique en prenant appui sur l’autonomie des établissements pour contourner la représentation syndicale nationale et académique souvent en très grande majorité hostile aux objectifs poursuivis par ces politiques.
Les nouveaux contrats d’objectifs des EPLE vont encore plus loin dans la déconstruction des structures qui font de l’Éducation ce qui lui reste de nationale. Ainsi, en tentant de mettre en œuvre l’Acte 3 de la Décentralisation par la signature de Conventions académiques tripartites (Rectorat, EPLE, Collectivité territoriale de rattachement), le Ministère pousse les différents Rectorats, dont le nôtre qui semble vouloir être en pointe dans ce domaine, à cadrer les objectifs d’une politique éducative académique pour répondre à des besoins régionaux et permettre aux collectivités territoriales (Conseils généraux pour les collèges, Conseil Régional pour les lycées) de pouvoir intervenir sur la définition des postes des enseignants pour satisfaire des objectifs des politiques éducatives locales. L’exemple de la définition de 7 postes SPEA TICE sur le nouveau collège de Roujan (Hérault) ne pourrait être que le prélude d’une évolution beaucoup plus dangereuse pour l’avenir.
Il s’agit de rester toujours très attentifs aux dérives que peuvent prendre les définitions des postes spécifiques (nous connaissons trop bien les tentations fortes déjà existantes dans ce domaine de la part des corps d’inspection et des chefs d’établissement). Aussi le SNES appelle-t-il tous les Secrétaires d’établissement à rester très attentifs au contenu des contrats d ’objectifs qui viendraient à être soumis au vote des prochains Conseils d’Administration et à s’opposer par le vote et la mobilisation des collègues à une nouvelle étape de territorialisation de l’Éducation nationale.