5 octobre 2012

Action

CHANGEMENT DE DISCIPLINE DES ENSEIGNANTS DE STI

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Une délégation du SNES académique (Florence Denjean-Daga, Bertrand Humeau pour le secrétariat académique du SNES et Joël ILLES pour les enseignements technologiques) a été reçue ce jeudi 4 octobre par la Direction des Ressources Humaines et le Service Commun des Personnels Enseignants, à notre demande, suite à la note de service datée du 2 octobre et adressée à tous les professeurs de STI. Cette note a pour objet : « le choix de la nouvelle option pour les professeurs de STI » et appelle les personnels concernés à remplir un formulaire à renvoyer daté et signé pour confirmer la « proposition » faite par l’administration académique.

Nous nous sommes exprimés selon deux points de vue :
 la question de fond et la démarche syndicale d’opposition à cette démarche du ministère que nous avons qualifiée de « provocation » au regard de notre positionnement face aux réformes mises en œuvre par le gouvernement Fillon et de la période de consultation concernant une future loi d’orientation et de programmation sur l’École. Pour nous cela concerne évidemment l’avenir et les contenus relatifs aux trois voies de formation des lycées.
 la question du questionnaire académique et les réactions des collègues.

Bilan de la réforme : visions antinomiques

Sur le premier point, nous avons rappelé l’action nationale de notre organisation en s’appuyant sur les courriers adressés au ministre V. Peillon le 10 juillet, puis au Président de la République et au ministre du Redressement Productif le 26 septembre. Nous avons rappelé notre « mot d’ordre » d’action nationale de refus collectif d’opter pour de nouvelles options dans le cadre actuel.
Sur le plan académique, nous avons rappelé que le SNES avait été reçu de façon très solennelle sur la réforme des STI il y a deux ans. Nous avions exprimé notre opposition à la réforme mais également à toutes les dispositions d’accompagnement de sa mise en œuvre. Nous avions notamment insisté sur « un volet » formation qui n’était en aucune façon à la hauteur des besoins, sur le fait que la formation se faisait en grande partie en dehors du temps de travail. Nous avions obtenu l’engagement qu’un suivi régulier de la réforme serait assuré et partagé. Nous pouvons faire le constat qu’il n’en a rien été.

L’administration fait un bilan global « sans difficulté majeure » de la réforme dans l’académie en s’appuyant sur les remontées des IPR, le volume « important » du volet de formation et sur la stabilisation des effectifs des élèves (à ce sujet nous avons demandé d’être destinataires des chiffres dont dispose le Rectorat).

Nous avons dit toutes les difficultés dans lesquelles se trouvaient les personnels pour mettre en œuvre des contenus qui ne sont pas vraiment « admis ». Nous avons réitéré nos « critiques » au regard d’une formation qui n’est en fait qu’une animation faite par des collègues qui ont peu de recul sur les contenus à faire passer et « peu d’avance sur ce qu’ils ont à proposer ». Nous avons regretté le manque de formation réellement disciplinaire. Nous avons dit que cette formation se faisait dans un cadre où les professeurs sont déjà très sollicités par les cours qu’ils doivent assurer et qu’ils ne peuvent tenir sur les deux tableaux.
Nous avons rappelé l’engagement du rectorat à « payer » les heures lorsque les formations étaient suivies en dehors du temps de service et demandé un état de la mise en paiement de ces HSE sur les deux dernières années.
Nous avons fait état des difficultés dans l’exercice du métier, d’un nombre de collègues qui relevaient, de notre point de vue, d’enquêtes à mener au sein des CHS-CT.

Changement de discipline : un « choix » aux conséquences lourdes

Sur la question du « changement de nomenclature », aucune de nos questions n’a reçu de réponse claire, que cela concerne les nominations sur les postes de BTS ou surtout la question de l’affectation en technologie de collège. Beaucoup de questions ont été renvoyées à l’écriture de la circulaire pour le futur mouvement et aux dispositifs particuliers et/ou transitoires qui pourraient être décidés. Autant dire aucune assurance précise ni durable.
Sur la fiche envoyée aux collègues de l’académie nous avons posé la question candide suivante : « vous proposez d’opter éventuellement sur l’option L1400 en technologie. Cela veut-il dire que ceux qui ne feront pas ce choix n’enseigneront pas en collège ? ». La réponse a plutôt été : NON.

Assurément les analyses et les inquiétudes que le Snes et la profession expriment quant à ce changement de discipline sont tout à fait fondées. Il apparaît donc, pour nous, que le choix d’une des nouvelles nomenclatures contient des risques sérieux. Nous avons également exprimé qu’il n’était pas correct de considérer qu’il y aurait aujourd’hui deux types de professeurs : ceux qui signent et adhèrent à la réforme et les autres.


Nous appelons à nouveau les collègues à maintenir la pression sur le ministère pour une autre réforme des STI en s’abstenant de répondre à ce jour au recensement dans le cadre d’un refus le plus collectif possible dans les établissements.

Joël Illes, Florence Denjean-Daga, Bertrand Humeau


De nombreux documents sur le site du SNES :

Changement de disciplines en STI

La voie technologique, cette grande méconnue

Courrier du SNES à l’ARF

STI, changement de discipline : ça bouge dans les académies

Circulaire du 27 juin 2012 et exemples de circulaires rectorales

Pétition pour l’abrogation de la circulaire imposant aux profs de STI un changement de discipline

Lettres types pour un refus de changement de discipline

Enseignants de STI2D : reclassement néfaste - article de l’US 722 du 30 août 2012

Définition des spécialités des enseignants de STI - article du Courrier de S1 n°1, supplément à l’US 722

CTM du 19 juillet : Changement de discipline des professeurs de STI