Le SNES académique a à cœur la défense et la promotion de l’enseignement de l’occitan et du catalan, langues régionales inscrites dans le patrimoine linguistique de notre région.
Nous interpelons régulièrement le rectorat sur les moyens dévolus en propre à ces disciplines et sur la carte académique des langues régionales. Lors d’un dernier CTA (Comité Technique Académique), l’administration a reconduit la carte académique à l’identique de celle de l’année dernière, tout en laissant le soin aux CA (mais en fait aux chefs d’établissement), à travers la répartition de la DGH, l’entier pilotage de l’implantation des heures d’enseignement. Seules les heures concernant les enseignements en 6e font l’objet d’un fléchage particulier. Ainsi l’administration rectorale peut afficher une carte sans différence avec celle de l’année dernière. Mais sur le terrain, beaucoup de classes ferment si les équipes de direction ne mettent pas en avant ces enseignements auprès des familles. Nous avons dénoncé auprès de la rectrice cette forme d’hypocrisie qui s’accommode d’une réforme du collège mortifère pour tous les enseignements optionnels ou souffrant d’un a priori sur les effectifs d’élèves (« à quoi bon dépenser des heures pour quelques élèves ? » étant le message porté en filigrane par le rectorat ou certains chefs d’établissement). La crainte est bien sûr la désaffection des élèves vers ces enseignements et/ou leur « fuite » vers les établissements privés ou associatifs.
Nous réaffirmons avec force que l’école publique doit prendre en charge dans des conditions décentes l’enseignement des langues régionales.
Nous portons ces principes à chaque CALR (Conseil Académique des Langues Régionales) qui doit se réunir au moins deux fois par an. Mais leur tenue est loin d’être une réalité et le SNES académique se fait un devoir d’en rappeler l’obligation à l’administration.
Dans ce contexte peu favorable à leur développement, le ministère a néanmoins lancé deux signes en mars et avril derniers dont il faut se saisir : une circulaire relative à l’enseignement des langues régionales et l’agrégation des langues de France. La création de cette agrégation est enfin la reconnaissance pleine et entière de ces enseignements.
L’agrégation pour la langue occitane tiendra sa première session en 2018. Quant à celle pour la langue catalane, les collègues devront patienter… la première session n’étant prévue qu’en 2019.
Nous avons demandé au SNES national de dénoncer auprès du ministère le report inacceptable de l’agrégation pour certaines langues régionales, dont le catalan, et de s’inquiéter de la publication des programmes des épreuves pour celles dont les sessions sont prévues en 2018. Il est nécessaire qu’ils paraissent le plus rapidement possible pour une préparation dans de bonnes conditions. Dès que nous aurons un retour, nous vous en informerons.
[Dernière minute : le SNES a obtenu que ces points soient à l’ordre du jour du prochain CSE (Conseil Supérieur de l’Education) du 8 juin 2017]
Par ailleurs, le SNES national, dans le cadre de ses mandats du dernier congrès, travaille la question de l’enseignement des langues régionales. Ainsi au cours de deux journées (en mars et mai), trois universitaires, Philippe Martel (professeur d’occitan), Mona Ozouf (historienne), Michel Verpaux (professeur de droit) ont permis un éclairage historique, linguistique et constitutionnel autour des langues régionales.
Nous organiserons un stage académique courant du premier trimestre de la prochaine rentrée scolaire pour débattre et être porteurs d’un réel développement de l’enseignement des langues régionales dans l’école publique.
En attendant, il est important de nous faire remonter au niveau du SNES académique la situation réelle des classes prévues à la rentrée dans vos établissements. Nous ferons une synthèse pour les prochains CTA et CALR.