1er février 2016

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Documentalistes : compte-rendu de l’audience au Rectorat de Montpellier le 5 janvier 2016

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Compte-rendu de l’audience au Rectorat de Montpellier le 5 janvier 2016

Étaient présents : M. Grévoul, ex-secrétaire général adjoint du rectorat - Directeur des Ressources Humaines, M. Blasco, IPR Vie scolaire, Mme Ducros, secrétaire de gestion des personnels enseignants, Mme Denjean-Danga, secrétaire académique du SNES, Mme Colomar, représentante de la documentation pour le SNES.

Nous avons pu aborder les difficultés des professeurs-documentalistes dans l’exercice de leur profession en traitant d’abord les situations problématiques qui appelaient une réponse urgente, puis les situations plus générales, nos conditions d’exercice et les moyens alloués aux CDI, et enfin la reconnaissance de notre fonction pédagogique.

1) Le premier point abordé était l’absence de note pédagogique suite à plusieurs inspections au cours de l’année 2014-2015. Grâce à l’insistance du SNES, qui a appuyé les demandes des collègues concernées, les notes ont été finalement données à temps pour la commission d’avancement d’échelon du 6 janvier 2016.

Nous avons bien sûr évoqué les retards d’inspection, qui sont importants en documentation. M. Blasco, IPR nouvellement nommé, affirme en avoir conscience et s’engage à inspecter les collègues dont l’inspection est la plus ancienne, en commençant en priorité par l’échelon 10, en poursuivant par le 9e échelon. L’objectif est de ramener les documentalistes à la norme, au regard des autres disciplines. Il est question d’une augmentation d’un point, sans inspection, à envisager en fin d’année.

M. Blasco, rattaché à l’Hérault, s’occupe des professeurs-documentalistes : M. Combe, qui inspectera dans l’Aude et les P.O., est en charge des CPE ; M. Lille, dans le Gard et la Lozère, et en charge des personnels de direction. M. Keime s’occupe des réadaptations.

M. Blasco a mis en place un cercle d’études afin de « remettre une dynamique dans notre discipline ».

Nous lui avons demandé s’il existait un nouveau protocole d’inspection. Il sera élaboré si possible en fin d’année mais en attendant, des consignes claires seront données avant toute visite. M. Blasco indique qu’il faut se référer à la lettre de rentrée.

Nous avons évoqué deux postes de stagiaires dont les berceaux se trouvent dans de nouveaux établissements, ce qui est difficile en début de carrière, même si cela peut être une expérience intéressante. Le plus difficile étant pour un stagiaire à temps complet d’effectuer son temps de formation en plus de son temps de service, sans aménagement horaire.
Sur la question des postes en réadaptation, M. Blasco reconnaît un problème de compétences et considère que notre métier ne peut proposer de postes adaptés à des personnels enseignants en difficulté, étant donné que nous sommes nous-mêmes des enseignants (à distinguer des changements de discipline dans un processus de reconversion professionnelle).

2) Nous avons exposé la situation générale des collègues qui dans l’ensemble subissent une demande très forte de la part des établissement en termes de projet, d’accueil et d’ouverture maximale, de formation, sans oublier la gestion, notamment avec les réseaux et outils numériques qui alourdissent le travail. Avec parfois des Vies scolaires qui exercent une pression très forte pour alléger les permanences (ceci pouvant s’expliquer par la baisse du nombre d’AED), nos CDI débordent, d’autant plus lorsqu’ils sont les seuls lieux d’accueil sur les pauses méridiennes et les récréations. Il est rappelé un mandat du SNES qui appelle à une réflexion à ce sujet. « Une réflexion doit être engagée sur les différents lieux de vie scolaire, le CDI ne pouvant être à lui seul une réponse adaptée à la prise en charge des élèves en dehors des cours ».
M. Blasco évoque le Centre de Connaissance et de Culture comme direction à prendre pour travailler avec la Vie Scolaire, pour que le CDI et la permanence ne soient pas une « garderie » mais pour qu’ils proposent ensemble un accueil pédagogique avec les AED.

Il existe en tout cas un besoin énorme de personnel formé, avec des objectifs pédagogiques et nous avons ainsi montré la nécessité de recruter des professeurs documentalistes. Nous avons rappelé à cette occasion que notre temps de service sur l’établissement ne permet pas d’ouvrir sur toute la semaine. Un recrutement est alors envisagé par M. Grevoul, qui dit être d’accord pour réclamer des postes dans l’académie, notamment pour occuper les postes vacants, au nombre de 15 à la rentrée 2015.

Actuellement, les contractuels manquent de formation. Deux postes PFA en documentation pourraient assurer leur suivi. Lorsque les documentalistes doivent travailler avec des contractuels ou des postes en réadaptation, ils ne sont pas soutenus dans leur travail et ils doivent former les personnels. Nous rappelons une demande, faite en 2013, d’accord préalable pour les accueillir dans nos CDI.

Nous avons rappelé le mandat du SNES d’un documentaliste pour 400 élèves, loin de la réalité de l’académie. A titre d’exemples, des établissements sont cités (y compris par M. Blasco), en précisant le nombre d’élèves et de postes (collèges à 800/850élèves et lycées à 1400/2000 élèves). Plusieurs solutions sont envisagées par le DRH pour apporter une aide aux documentalistes : AED, mais en diminution ; reconversions, mais changement de catégorie… une réflexion sera engagée.
Le SNES demande que cette réflexion prenne en compte tous les aspects du métier et de la réalité des CDI, et ne mette pas en cause le statut et les missions des enseignants documentalistes. Il ne faudrait pas que, sous couvert d’aider les documentalistes, des solutions de facilité soient choisies par l’administration, qui mettent les documentalistes en porte-à-faux en leur assignant un rôle hiérarchique ou en leur ôtant la responsabilité du CDI, qui accroissent la précarité des personnels concernés, qui conduisent à confondre CDI et vie scolaire (à l’image des Centre de Connaissance et de Culture).

3) Dans un contexte qui nous permet, avec le décret d’août 2014 sur les ORS, de pondérer nos heures d’enseignement, cette solution semble prendre de l’importance. M. Blasco explique de façon claire à M. Grevoul en quoi consiste ce décret (qui n’est plus une simple revendication du SNES) et affirme ainsi le rôle pédagogique des documentalistes qui ont besoin de préparer leurs cours, comme tout autre professeur.

Notre rôle apparaît d’autant plus important que l’éducation aux médias et à l’information s’insère dans les nouveaux programmes en tant que véritable discipline, bien que nous regrettions que l’enseignement de l’information-documentation ne soit pas confié aux professeurs documentalistes, avec des instructions officielles et un curriculum progressif de la 6e à la terminale.

Il nous indique à ce sujet que le décret a fait l’objet d’une discussion lors d’une réunion à l’Inspection générale et qu’une circulaire serait en cours d’élaboration. Je précise que des aménagements d’emploi du temps ont été expérimentés dans plusieurs établissements, avec l’accord des chefs d’établissement, afin d’appliquer le décret.

Étant donné la charge de travail et la difficulté de former tous les élèves à tous les niveaux, M. Blasco propose une formation des enseignants qui à leur tour pourront faire de l’éducation aux médias et à l’information. Nous sommes d’accord pour des collaborations mais pas pour abandonner nos compétences, en tant que pédagogues spécialistes de l’information, auprès des élèves.

En conclusion, nous avons été écoutées avec attention et remerciées pour notre éclairage sur les conditions de travail des documentalistes. Nous attendons maintenant un soutien concret et la réalisation des engagements pris par notre nouvel inspecteur et le représentant de la DRH.

Elisa Colomar, S3 - SNES - Montpellier